
2 - Quand appareiller une scoliose
idiopathique ? Théorie du chaos et screening
Introduction.
Le problème se pose pour les scolioses de moins de 20°. Il est admis pour
l’instant que nous n’avons aucun critère permettant de prédire l’évolutivité de
la scoliose. Le prescripteur a alors deux solutions :
Soit traiter immédiatement avec le risque de faire porter inutilement un corset
à l’enfant,
Soit attendre la certitude de l’aggravation de la scoliose avant de prescrire un
corset avec le risque du reproche des parents qui constatent que nous avons
laissé s’aggraver la scoliose sans rien faire.
Le concept de la théorie du chaos permet d’éviter cet écueil.
LA THEORIE DU CHAOS
« Il peut arriver que de petites différences dans les conditions initiales en
engendrent de très grandes dans les phénomènes finaux. La prédiction
devient impossible et nous avons le phénomène fortuit. Une cause très
petite qui nous échappe, détermine un effet considérable que nous ne
pouvons pas voir et alors nous disons que cet effet est dû au hasard. »
Henri POINCARE : Science et Méthodes 1908
Edward Norton Lorenz est météorologue. De sa fenêtre de « l'lnstitut of Technology du
Massachussetts » il contemple les nuages. Sur son ordinateur un « Royal Mac Bee
» qui occupe une partie importante de son bureau, il reconstitue le mouvement et
la vitesse des vents sur un globe idéal et toutes les heures les cyclones
numérisés s'étalent sur les listings. Avec son ordinateur Lorenz a réduit
l'atmosphère à une dizaine d'équations et petit à petit le système révèle
lentement ses secrets. Un jour d'hiver 1961, Lorenz cherche à augmenter le
temps des prévisions. Il a déjà effectué des prévisions sur plusieurs jours et
théoriquement il doit repartir depuis le début. Mais il prend un raccourci, au
lieu de reprendre au début l'exécution de son programme, il commence à
mi-chemin, c'est-à-dire qu'il introduit manuellement dans la machine les
conditions initiales en tapant des nombres tirés du dernier listage. Cette
nouvelle exécution aurait du reproduire exactement l'ancienne sur la période de
temps déjà explorée : Lorenz avait lui-même introduit les nombres dans
l'ordinateur et le programme était le même. Pourtant, en regardant le nouveau
listage, il s'aperçoit que les prévisions de la météo numérique sont totalement
divergentes jusqu'à la disparition de toute ressemblance entre elles. Soudain,
il comprend la vérité, l'ordinateur garde en mémoire 6 chiffres après la
virgule, alors que cette précision pour des raisons de place n'est que de 3
chiffres sur le listage. Les nombres tronqués ont été rentrés dans la machine et
cette petite différence de 1 pour mille bien négligeable compte tenu de la
précision habituelle du recueil des données va déclencher la tempête sur
l'ordinateur. Lorenz vient de formaliser la théorie du chaos. Le titre de sa
communication, la plus citée dans la bibliographie spécialisée a été
initialement présentée le 29 décembre 1972 au 139ème meeting de l'American
Association for the Advancement of Science qui eut lieu à Washington et pose bien le
problème : « Est-ce qu'un battement d'ailes de papillon au Brésil peut provoquer
une tornade au Texas ? » (Lorenz, 1979).
Au XVIII siècle, Isaac Newton a défini l’équivalence masse-énergie et trouve de
manière explicite la cause de certains mouvements apparemment désordonnés. Il
parle de déterminisme. La mécanique newtonienne n’est pas fausse, mais considère
l’homme debout immobile contre la pesanteur.
Dès le début du siècle, le mathématicien Henri Poincaré se rend compte que
l’espace euclidien à 3 dimensions ne rend pas compte de tous les phénomènes.
Benoît Mandelbrot précise qu’un point n’est pas toujours dans un espace à 3
dimensions, il peut se situer, par exemple, dans un espace à 3,3897 dimensions.
La valeur décimale indique comment
varie l’intensité de la déformation selon chacune des directions de l’espace.
C’est la dimension fractale. Au cours de ces 40 dernières années, mathématiciens
et physiciens ont tenté d’expliquer l’aspect irrégulier de la nature, son
caractère discontinu et désordonné par la théorie du chaos. L’une des
caractéristique du concept biomécanique d’intégrité tensionnelle, décrite en
1920 avant la connaissance des fractales est que ces systèmes ont théoriquement
une taille illimitée.
En théorie du chaos, les attracteurs étranges sont la preuve d’un déterminisme
chaotique. Les images fractales, comme le tracé de l’électroencéphalogramme,
constitue des attracteurs étranges.
En 1963 le titre de la communication d’Edward Edward Norton Lorenz, la plus citée dans la
bibliographie spécialisée, pose bien le problème : «Est-ce qu’un battement
d’ailes de papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ?»
La théorie du chaos a permis une progression dans la compréhension de toutes les
sciences.
En médecine depuis 1986, date du premier congrès à Washington, cette théorie
permet également d’expliquer l’évolution de nombreuses pathologies.
La première communication au congrès de Washington sur Médecine et théorie du
chaos date de 1986 et concernait le mouvement des yeux chez le schizophrène.
IMPREDICIBILITE DE
L'EVOLUTION
11 faut bien reconnaître que si
nous connaissons relativement bien les lois de la croissance osseuse, la
physiologie nerveuse et musculaire, la biomécanique vertébrale, les facteurs
expérimentaux reproduisant une scoliose, les éléments cliniques péjoratifs...
Nous sommes incapables de prédire l'évolutivité d'une scoliose.
Lorsqu'en 1989, Duval-Beaupère
recherche tous les critères pouvant servir de prédicteurs de l'évolutivité d'une
scoliose en période de croissance, elle ne peut retenir qu'un seul facteur avec
un intervalle de confiance de 95 % ; c'est une angulation de scoliose supérieure
à 35°, c'est-à-dire une scoliose dont le mur postérieur de la vertèbre apicale
s'est déjà effondré.
En pratique, il faut bien dire à
un enfant présentant une scoliose de 20° à 11 ans que nous ne pouvons prédire
l'évolution, et que seule la surveillance stricte au moins tous les 6 mois
permettra de préciser cette évolution et d'adapter la thérapeutique. Il ne faut
en aucun cas rassurer à tort, ni dramatiser en envisageant un corset préventif.
SCOLIOSE MULTIFACTORIELLE
L'étude expérimentale des scolioses montre que de nombreux facteurs peuvent
provoquer une scoliose chez l'animal : facteurs osseux, musculaires,
ligamentaires, neurologiques, métaboliques et chimiques, posturaux.
On admet que la scoliose est une maladie multifactorielle, mais on n'a jamais pu
démontrer que l'association de plusieurs facteurs va provoquer la scoliose.
La transposition linéaire chez l'homme est décevante.
La transposition chaotique est logique.
On admet volontiers qu'une perturbation du système postural, par exemple au
niveau de l'articulation temporo-mandibulaire, ou du capteur podal, puisse
dérégler le système et provoquer la tornade scoliotique. Il est par contre aussi
illusoire de vouloir traiter la scoliose par une semelle plantaire que d'aller à
la chasse au papillon pour éviter la tornade.
SCOLIOSE ET MODÉLISATION BIOMÉCANIQUE
D'après Maxwell la colonne vertébrale est un système instable tel un crayon posé
sur la pointe. Pour maintenir une position verticale, la colonne va osciller en
permanence autour d'une ligne de gravité initialement verticale. A l'occasion
d'une perturbation de ce double mouvement oscillatoire permanent, la position
d'équilibre ne sera plus la verticale, et la scoliose va se constituer.
Lorsqu'il existe une pathologie, le système oscillatoire est trop perturbé.
L'équilibre est obtenu dans d'autres conditions, notamment par un élargissement
important du polygone de sustentation (Mackay, 1977).
La scoliose de moins de 25° est une des applications de la théorie du chaos au
rachis, l’autre application est la lombalgie.
En effet, le rachis est un système :
- ouvert, la verticalité permet des échanges permanents avec l’extérieur
(voir biomécanique de la verticalité)
- imprévisible (effet papillon). En 1972, Edward Norton Lorenz publie la
communication la plus citée de la théorie du chaos : « Est-ce-qu’un vol de
papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ?». L’imprévisibilité des
phénomènes chaotiques résulte d’une sensibilité extrême aux conditions
initiales. C’est le cas de la scoliose de moins de 25° dont nous sommes pour un
enfant précis incapables de prédire l’évolution.
- complexe (multifactoriel). La scoliose est un symptôme multifactoriel,
toutefois aucun des éléments caractéristiques d’une scoliose évolutive telle que
le dos plat, la rotation, l’hyper laxité, les troubles de l’équilibre... ne
constitue un critère évolutif, même avec l’apport de l’ordinateur.
- discontinu (seuil) L’évolution d’une scoliose est non linéaire et nous
avons décrit avec
Stagnara des discontinuités ou seuils.
- déterministique (non dû au hasard). Le dos plat est caractéristique
d’une scoliose évolutive dysplasique, toutefois de nombreux patients présentent
un dos plat sans scoliose.
- modélisable (4ème dimension fractale). Benoît Mandelbrot remarque qu’un
point n’est pas toujours dans un espace à 3 dimensions. Mathématiquement il
existe des chiffres après la virgule
correspondant à la dimension fractale. La valeur décimale varie comme
l’intensité de la déformation selon chacune des directions de l’espace. Cette
4ème dimension ou dimension fractale de déformation ne correspond plus à une
continuité visible dans notre espace à 3 dimensions plus le temps. C’est le
chaos apparent, mais en réalité les causes sont continues.
Si l’on remplace le temps par cette 4ème dimension il est possible de visualiser
la plupart des systèmes de notre corps : cerveau, os, bronches, tube digestif à
l’aide d’une formule mathématique.
- interphasé (la puberté est le passage de la phase enfance à la phase
adulte). La dimension chaotique intervient à l’interphase entre le liquide et le
solide comme par exemple le flocon de neige ou la côte de Bretagne. La puberté,
caractéristique de l’homo sapiens qui permet de gagner 3 ans sur une croissance
linéaire est un changement de phase entre l’enfance et l’âge adulte. C’est à
cette période que surviennent la plupart des pathologies que nous étudions
aujourd’hui.
Discussion
La théorie du chaos est très utilisée en sciences humaines et depuis plusieurs
années en médecine. On peut compléter l’approche réductrice anatomique favorisée
par le développement de l’imagerie médicale par une approche chaotique ou l’être
vivant fait partie d’un système dynamique qui interagit avec l’environnement.
Biomécaniquement, le rachis est un système instable qui se déforme dans le temps
jusqu’à son effondrement ou jusqu’à son évolution vers un nouvel état de
stabilité. Il s’agit en outre d’un système qui ne revient pas à sa position
d’équilibre initial après l’application d’une contrainte
déformante.
En pratique l’approche chaotique est fondamentale. Par exemple, il est vrai
qu’une altération d’un capteur podal peut être le vol de papillon qui va
provoquer la tornade scoliotique, mais en sens inverse on ne peut prétendre
traiter une scoliose par une semelle orthopédique, pas plus que l’on ne va
éviter la tornade par une chasse aux papillons au Brésil. Le traitement
étiologique de la scoliose chaotique n’a pas de sens.
Le deuxième problème est celui du début du traitement. Le traitement dès la
première consultation à une angulation inférieure à 20° a pour conséquence le
risque de traiter une scoliose non évolutive sans la possibilité de diminuer
l’angulation de la courbure. En effet tous les essais de traitement préventif
avec objectif 0 ont été des échecs. En dehors de quelques cas que l’on montre
volontiers dans les congrès médicaux, il est admis que le traitement
orthopédique conservateur permet au mieux d’éviter l’aggravation de la scoliose
après 11 ans. Le cartilage de croissance n’est pas assez actif pour restaurer un
corps vertébral rectangulaire. Si l’on décide d’attendre, on court le risque de
voir la scoliose s’aggraver et de subir le regard réprobateur de la mère. Il
faut donc bien expliquer les enjeux dès la première consultation.
RÉFÉRENCES
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nouvelle science. Flammarion éd.
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Lorenz E.N.: Deterministic
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Lorenz E.N. : Predictability :
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American Association for the Advancement of Science. Washington, 29 décembre
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De Mauroy J.C. : La scoliose,
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De Mauroy J.C., Scoliose et théorie du chaos.
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Sparrow C. : The Lorenz equations,
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Winfree A.T. : When time breaks
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arythmias. Princeton University Press.
Princeton, 1987.
Diaporama
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Biomécanique linéaire et non linéaire de la scoliose |
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L’expérience du traitement de la scoliose amène à séparer deux situations bien distinctes. En dessous de 25°, il est impossible de prévoir l’évolutivité d’une scoliose, nous sommes dans une zone chaotique, au dessus de 25°, l’évolution est caractérisée par une courbe bien décrite par Madame Duval Beaupère.
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Scoliose et théorie du chaos
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La scoliose est un bon exemple de système chaotique.
- Le rachis vertical est ouvert, facilitant les échanges avec l’extérieur.
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De nombreuses pathologies comme la scoliose de moins de 25° et la lombalgie évoluent de manière imprévisible. C’est l’effet papillon, bien schématisé par le titre de la célèbre communication d’Edward Lorentz : « Est-ce qu’un battement d’ailes de papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas ? ». |
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Si nous prenons l’exemple de la pomme, elle va tomber selon les lois de gravitation de Newton et nous pouvons prévoir l’emplacement de la chute. La feuille de l’arbre tombe suivant les mêmes lois, mais on ne peut pas prévoir le lieu exact de sa chute, parce qu’elle est plus sensible au vent. L’imprévisibilité de tels phénomènes résulte d’une sensibilité extrême aux conditions initiales. C’ est le chaos déterministique. |
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L’étiologie de la scoliose est complexe, multifactorielle. Lorsque nous réunissons dans un ordinateur les différentes caractéristiques des scolioses évolutives : Le dos plat, l’importance de la rotation, l’hyperlaxité, les troubles de l’équilibre… aucune de ces caractéristiques ne s’avère être un critère prédictif. Seule une angulation de plus de 25° caractérise les scolioses évolutives, mais à ce stade, nous ne sommes plus en phase chaotique. |
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Par exemple, nous voyons souvent des dos plats sans scoliose évolutive.
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Les mamans rapprochent souvent la scoliose d’une mauvaise attitude avec port asymétrique du cartable, ce qui est sans doute vrai, mais la scoliose structurale est loin d’être la règle chez les hémiplégies infantiles et les amputés congénitaux. |
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L’existence de seuils et de discontinuités est une caractéristique des systèmes chaotiques et de la scoliose. La rotation est maximum au niveau de la vertèbre apicale. Lors d’un mouvement de flexion antérieure du tronc, une faible rotation est stable, car les bras de levier musculaire concaves et convexes se situent de part et d’autre du Centre Instantané de Rotation (mur postérieur du corps vertébral). Lorsque la rotation est plus importante, les bras de levier se situent du même côté et la vertèbre dérape comme un triporteur dans une courbe excessive.
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Nous évoluons dans un espace à 3 dimensions plus le temps. Dans la théorie du chaos, on décrit une 4° dimension ou dimension fractale de déformation qui ne correspond plus à des lois de proximité dans l’espace, ni à une continuité visible. C’est le chaos apparent, mais en réalité les causes qui agissent sont continues l’une l’autre dans toutes leurs 4 dimensions. |
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La 4° dimension fractale contient infiniment plus d’informations qu’une dimension de coordonnées. Quand on précise l’échelle, elle nous en fournit la longueur. |
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Il est étonnant de constater qu’une formule mathématique fractale fournit une image très proche de certains organes comme le cerveau, les bronches, les villosités intestinales.
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Ces images concernent essentiellement les organes qui constituent une interface entre gaz, liquides et solides. La puberté, caractéristique de l’homo sapiens, constitue en quelque sorte un changement de phase avec passage de l’enfance à l’état adulte.
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En pratique cette théorie modifie le comportement du médecin au niveau du traitement et de la prévention. Le traitement soit disant étiologique de la scoliose par un appareil dentaire ou une semelle n’a pas plus de sens que d’aller à la chasse au papillon pour éviter la tornade au Texas. Le système chaotique ne fonctionne que dans un sens. De même, si la scoliose évolue malgré la kinésithérapie, ce ne sera pas la « faute » du kinésithérapeute, pas plus que la construction antisismique ne peut éviter le tremblement de terre.
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SCOLIOSE LINEAIRE
L’évolution des scolioses de plus de 25° est plus mécanique.
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Au dessus de 25°, l’évolution est caractérisée par une courbe bien décrite par Madame Duval Beaupère.
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La scoliose est une déformation tridimensionnelle du rachis |
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La croissance du corps vertébral s’effectue simultanément au niveau de 5 noyaux. |
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Une hyperpression au niveau de la concavité diminue la croissance. Au niveau de l’apex de la scoliose, la translation dans un plan frontal nécessite une contraction de la musculature convexe pour maintenir l’équilibre, ce qui augmente les pressions et favorise la déformation de la vertèbre apicale avec création d’un véritable cercle vicieux en période de fragilité pubertaire. |
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Le flambage avec déformation en incurvation du flexible lorsqu’il subit une charge verticale peut également constituer un mécanisme d’aggravation.
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Lors d’un mouvement de flexion antérieure du tronc, une faible rotation est stable, car les bras de levier musculaire concaves et convexes se situent de part et d’autre du Centre Instantané de Rotation (mur postérieur du corps vertébral). Lorsque la rotation est plus importante, les bras de levier se situent du même côté et la vertèbre dérape comme un triporteur dans une courbe excessive.
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L’asymétrie costale a été bien décrite par Geyer de Berck. L’inspiration profonde favorise la rotation. Lorsque l’on note une asymétrie importante, il faut éviter les activités sportives essoufflantes. |
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L’asymétrie costale conditionne également la correction tridimensionnelle de la scoliose dans les corsets. La tendance naturelle d’appuyer sur la gibbosité dans le plan sagittal est catastrophique, car n’a aucun effet sur la dérotation, mais favorise au contraire le dos plat. Pour déroter, il faut appuyer obliquement sur le versant interne de la gibbosité avec un contre appui antérieur au niveau de l’auvent chondro-costal gauche si la gibbosité est à droite.
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Nous avons déjà parlé de la déformation vertébrale apicale dans un plan frontal, il existe également une déformation dans un plan sagittal avec diminution de hauteur du mur postérieur et globalement extension du rachis et dos plat. |
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Ce dos plat dans certaines formes dysplasiques peut réaliser une véritable scoliose antérieure.
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Auteur :
Dr Jean Claude de Mauroy (Médecine Orthopédique)
Cette page a
été mise à jour pour la dernière fois le :
13 juin 2023
"Conflit d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêts
concernant les données diffusées publiées dans cette page"
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