Clinique du Parc - Lyon
(France)
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EOS - Revue de la littératureIntroductionLa radiologie à visée diagnostique est la principale source
d’exposition aux radiations dans la population générale. On l’estime à 14 % de
l’exposition annuelle totale mondiale. Au Royaume Uni, le risque supplémentaire
de cancer à l’âge de 75 ans lié au radiodiagnostic est d’au moins 0,6 % soit
environ 700 cas par an. Dans 13 autres pays développés le risque est évalué
entre 0,6 et 1,8 %. Au Japon ce risque est estimé à plus de 3%. (Berrington de
Gonzales, 2004)
DéfinitionEOS est une radiographie biplane utilisant une basse dose de rayons X et produisant une image de face et de profil de qualité supérieure à la radiologie traditionnelle.
Bases physiques de la diminution de l'irradiationGeorges Charpak (prix Nobel de physique 1992) a inventé un détecteur en phase gazeuse pour les rayons-X. Ce système est basé sur l'utilisation d'un détecteur de particules à haute sensibilité au xénon. Ce détecteur est couplé mécaniquement à un tube à rayons X dans un portique. Les détecteurs gazeux permettent en effet la conversion, dans un gaz sous pression tel que le xénon, de photons X en électrons. Ces électrons sont amplifiés par effet d’avalanche, c’est-à-dire une multiplication du nombre des électrons dans le champ électrique et détectés par une chaîne électronique adaptée L'utilisation simultanée de deux tubes à rayons X et deux détecteurs, placés dans deux plans orthogonaux dans le portique permet une acquisition simultanée de vues latérales et frontales.
Principales caractéristiques d'EOSBasse irradiationL'irradiation à faible dose est de 8 à 10 fois moindre (facteur de réduction) pour l'imagerie 2D et de 800 à 1000 moindre pour l'imagerie 3D par rapport au scanner multi barrette.
Imagerie en coupe comme l'IRM et le ScannerAvec les rayons X classiques, il existe une distorsion des structures étudiées, en raison de la divergence des rayons X émis par une source ponctuelle. Cette divergence projette le plateau vertébral comme une ellipse dont l'axe majeur est difficile à déterminer pour l'angle de Cobb. Le meilleur procédé physique pour limiter la déformation est de donner à la source couplée au récepteur, un mouvement de translation pour couvrir tous les segments à explorer. (Morvan, 2011)
Imagerie Rachis en totalité et Rachis et membres inférieurs en totalitéActuellement la radiographie digitale ne dépasse pas 40 cm de longueur. Ceci est insuffisant en orthopédie. L'alignement sagittal du rachis normalisé est une combinaison de l'équilibre entre les paramètres pelviens, les paramètres de la colonne vertébrale et les paramètres des membres inférieures. (Lazennec, 2011)
Meilleure qualité pour l'étude des paramètres vertébraux et pelviensUne gamme dynamique importante de 30 000 niveaux de gris (en raison d'un réglage de gain automatique interne) et une taille de pixel de 250 µm donnent des images de bonne qualité avec une visibilité simultanée des régions plus minces (rachis cervical) ainsi que des plus épaisses (rachis scapulo-thoracique, lombaire, bassin). (Deschênes, 2010)
Reconstruction 3DLa scoliose est une déviation vertébrale en trois dimensions (3D) avec déformation rachidienne se développant dans les plans frontal, sagittal et horizontal. Les classifications et les méthodes actuelles de diagnostic reposent sur deux dimensions (2D) avec rayons X dans le plan frontal et sagittal ; aucune méthode de routine n'est disponible pour la visualisation et l'évaluation quantitative des déviations dans le plan horizontal. L'appréciation de la rotation s'effectue à l'aide d'un torsiomètre. Un logiciel spécial pour la reconstruction en 3D a conduit à une amélioration dans le diagnostic de scoliose de haute qualité, la visualisation 3D réaliste et précise permet une analyse paramétrique quantitative. Un nouveau concept compare un modèle vertébral connu aux points caractéristiques réels de la projection vertébrale de face et de profil. La reconstruction a été validée d'autant plus facilement qu'il existe une liaison physique entre source-détecteur dans les 2 plans frontaux et sagittaux. Il est alors possible de réaliser une "vue d'en haut" qui complète l'imagerie traditionnelle; (Humbert, 2009; Illes, 2011)
La fiabilité de la reconstruction 3D de la colonne vertébrale des patients scoliotiques est optimale. Le coefficient de corrélation intraclasse est excellent pour la plupart des mesures. Les limites de la prédiction à 95% sont d'environ 4 ° pour les mesures des courbures de la colonne vertébrale, 2 ° pour les paramètres pelviens et la rotation axiale vertébrale. (Gille, 2007) ConclusionL'ensemble des caractéristiques d'EOS par rapport à la radiologie conventionnelle (dose très faible, une bonne qualité photographique, l'acquisition simultanée de vues frontales et sagittales, possibilité de couvrir à la fois la colonne vertébrale et des membres inférieurs, l'étude du plan axial sur l'enveloppe 3D) représentent un réel progrès dans l'imagerie de la colonne vertébrale. Références:Berrington de Gonzales A., Darby S. (2004) Risk of cancer from diagnostic X-rays: estimates for the UK and 14 other countries, The Lancet 363, 9406. Deschênes S, Charron G, Beaudoin G, Labelle H, Dubois J, Miron MC, Parent S (2010) Diagnostic imaging of spinal deformities: reducing patients radiation dose with a new slotscanning X-ray imager. Spine 35(9):989–994 Gille O, Champain N, Benchikh-El-Fegoun A, Vital JM, Skalli W (2007). Reliability of 3D reconstruction of the spine of mild scoliotic patients. Spine 32(5):568 - 573
Auteur : Dr Julien Borne (Radiologue)) Cette page a été mise à jour pour la dernière fois le : 15 novembre 2011 "Conflit d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêts concernant les données diffusées publiées dans cette page"
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