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Clinique du Parc - Lyon (France)    Lombalgie

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Utilisation du SAGITTALOMETRE

La morphostatique lombo-pelvienne dépend de l'incidence lombo-pelvienne qui est un facteur constitutionnel et propre à chacun. En fonction de cette incidence, il existe une version pelvienne, une inclinaison de la base sacrée, une lordose et une cyphose "idéale". Le Sagittalomètre développé par Dider Fort, Nicolas Fraysse et Jean Louis Tassin, fournit ces paramètres théoriques et permet de modifier le plan sagittal lors de la réalisation du moulage régional. Par exemple pour une incidence de 25°, les paramètres idéaux sont les suivants : Version pelvienne 3°, base sacrée 23°, lordose 42° et Cyphose 41°. Une version smartphone a été développée par Jean Charles Le Huec.

 



Les pages que vous allez lire servent de support aux formations professionnelles réalisées en France et en Italie, elles sont destinées avant tout à nos patients et à nos collaborateurs, mais vous êtes tous les bienvenus. Elles sont originales à deux titres. Au niveau compréhension de la lombalgie, elles font référence à la théorie du chaos déterministique, au niveau thérapeutique, nous avons développé le traitement orthopédique conservateur lyonnais initié il y a 50 ans par Jean du Peloux et Pierre Stagnara. Ce traitement était méconnu en raison de la difficulté de réaliser les corsets plâtrés et dans la mesure ou il était difficile de déterminer dans quelle position "idéale" immobiliser le patient. Actuellement l'utilisation aisée du sagittalomètre et du Smartphone associé eaux clichés radiologiques EOS avec tête fémorale parfaitement visible permettent une immobilisation contrôlée et l'orthèse rigide constitue une vraie alternative à la chirurgie.

Jean Claude de Mauroy


"Le mot le plus fort de la langue française: douleur"
(Paul Valéry)

Les lombalgies posent un problème. Considérées comme un processus quasi physiologique par les médecins, elle est souvent définie comme "banale ou commune" et non enseignée, alors que les répercussions socio-professionnelles peuvent être majeures et entraîner des dépenses considérables. Pourquoi cette situation paradoxale ?

  •  1 - Discordances à tous les niveaux

    • diagnostic (très variables, ils n'expliquent que 10 % des lombalgies)

    • dissociation anatomo-clinique (des lésions objectives n'entraînent pas de lombalgie et la plupart des lombalgies surviennent sans lésion objective)

    • examen clinique (aucun n'est validé en dehors de la percussion forte des vertèbres lombaires à l'aide du poing dans la sciatique)

    • examens complémentaires (peu utiles car innombrables faux positifs et négatifs et souvent interdits par les R.M.O.)

    • imagerie (n'a aucun lien avec la clinique, le compte rendu du radiologue sert souvent de support à la souffrance)

    • traitements (ils sont très divers, ce qui signifie qu'aucun n'est réellement efficace, la lombalgie aiguë guérit en 3 semaines dans 90 % des cas avec ou sans traitement, pour la lombalgie chronique, l'arthrodèse lombaire réalisée depuis 30 ans n'a jamais fait la preuve de son efficacité)

    • contraintes physiques (la fréquence de la lombalgie est moindre dans la population rurale alors que les contraintes physiques professionnelles sont plus importantes que dans une population urbanisée.)

     

  •  2 - Spécialisation médicale inexistante

    • La spécialité de médecine du dos n'existe pas. Médecins généralistes, rhumatologues, chirurgiens orthopédiques, neurochirurgiens, médecins de rééducation, neurologues, anesthésistes dans le cadre des consultations sur la douleur... vont interpréter le "j'ai mal au dos" en fonction de leur spécialité. En fait, tous redoutent ces patients pour lesquels ils savent ne pas apporter de solution satisfaisante.

    • L'échec et l'impuissance de la médecine traditionnelle laisse la place à de nombreux spécialistes non médecins : Rebouteux, chiropracteurs, vertébrothérapeutes, ostéopathes...

     

  •  3 - Confusion des termes

    • La lombalgie "commune", "banale" n'existe pas. Rien n'est moins commun et banal que la lombalgie. Il n'existe que 2 lombalgies

    • LA LOMBALGIE AIGUË pour laquelle la théorie du chaos déterministique trouve toute son application. Les schémas linéaires ayant tous fait faillite. Il s'agit d'une lombalgie ayant débuté il y a moins de 3 mois. La définition n'a rien à voir avec l'importance de la symptomatologie.

    • LA LOMBALGIE CHRONIQUE ayant débuté il y a plus de 3 mois et qui évolue comme un cancer vers l'invalidité.


  •  Histoire naturelle de la lombalgie aiguë

    • 80 % de la population adulte souffre ou souffrira un jour de lombalgies.

    • Cette fréquence a triplé en France de 1982 à 1992.

    • L'incidence annuelle est de 10 %.

    • Le pic de fréquence se situe vers 40 ans.

    • 9 % des consultations du généraliste (2° place) bien que seulement 1/4 des lombalgiques consultent pour leur mal de dos.

    • 7 % des arrêts de travail.

    • 8 % des actes de radiologie.

    • 30 % des prescriptions de rééducation.

    • La lombalgie aiguë guérit dans 80 % des cas avec ou sans traitement en 3 semaines.

    • Son évolution est de type chaotique

     

  •  Histoire naturelle de la lombalgie chronique

    • 13 % des invalidités 3° cause, mais 1° cause avant 45 ans

    • Le poids socio-économique de l'invalidité pour lombalgies chroniques est en augmentation exponentielle dans les pays industrialisés. Aux Etats Unis entre les années 1960 et 1980 l'invalidité lombalgique a augmenté 14 fois plus vite que la population et son coût a été multiplié par 27 (alors que le coût de l'invalidité toutes causes confondues n'était multiplié que par 3,5). Parallèlement, les sommes consacrées à la prévention n'ont jamais été aussi importantes.

    • L’homme qui souffre  depuis longtemps malgré  un examen clinique  qui reste désespérément  normal, des examens complémentaires sans particularités, des traitements inefficaces,  entraîne souvent un rejet du malade par le médecin. Cet échec part d’un malentendu, le médecin pense « il n’a rien » et le malade pense « il ne trouve pas ».

      Du côté du malade :

      L’homme qui souffre est un sujet déprimé, son image est dévalorisée, il en résulte un sentiment d’inutilité, d’incapacité…Sa relation au monde se modifie, le rôle familial n’est plus tenu, la place sociale vacille, l’insertion professionnelle se dégrade, le cercle des rencontres disparaît. L’homme qui souffre est un sujet anxieux, sa douleur n’est pas expliquée, la médecine est en échec, l’avenir est incertain. 

      L’homme qui souffre demande une reconnaissance de sa douleur, le malade revendique un statut auquel il n’a pas droit ; le chemin de l’agressivité, du rejet, de l’exclusion est pris. Le patient qui veut faire la preuve de sa maladie multiplie les consultations, les bilans. La souffrance initiale se complique de la souffrance de la relation médicale. L’agressivité s’installe, le patient incompris organise sa demande sur un mode revendicateur, lésé il demande réparation à un corps social anonyme sous la forme d’une mise en invalidité…

      Du côté du médecin :

      La douleur chronique met le médecin dans une situation d’échec à plusieurs niveaux.

      La démarche médicale classique n’est satisfaite, ni au plan diagnostique, ni au plan  thérapeutique, le médecin peut lui même devenir agressif, la médecine organique est devenue une médecine d’organes car c’est le domaine du connu, de l’action, de la sécurité, de la réussite, de l’efficacité. Les CHU modernes ont bâti l’enseignement et la formation continue sur cette médecine ; le « psy » reste le domaine de quelques spécialistes, l’unité et la globalité de la personne se sont perdus. Les étudiants en médecine vont dans ce sens, ils ne veulent pas de philosophie, de discours, d’interrogation, de réflexion « on n’est pas là pour réfléchir, mais pour apprendre ».

      La prise en charge du lombalgique chronique suppose une nouvelle médecine, une médecine différente : la médecine du patient qui souffre. Le symptôme doit être intégré dans un ensemble en cherchant à réintroduire la parole « des mots plutôt que des maux ».

      Dans les cas où on a pu mettre en évidence une organicité limitée avec forte disproportion entre la lésion organique et la douleur, le débat se complique encore plus. L’organicité peut fixer un temps l’illusion, entretenir un faux espoir. Plus dur sera l’échec de la thérapeutique.

       En conclusion 

      Le schéma médical classique : médecine de l’organe = connu, action, sécurité, réussite doit être remplacé par un scénario incertain de type chaotique : médecine du patient = inconnu, inaction, insécurité, échec. Malheureusement, le contexte socio-économique actuel de la prise en charge du patient ne permet pas cette médecine.

       

  •  Histoire naturelle du passage de l'aiguë au chronique (par ordre d'importance pratique)

    • LE REPOS. Il peut être utile s'il est localisé à la zone lombaire. Il est nuisible s'il interrompt l'activité quotidienne. Un arrêt de travail est une contre-indication qui conduira rapidement à la lombalgie chronique. La solution existe elle s'appelle le "lombostat plâtré aspirine" qui permet la poursuite d'une activité quasi normale. Ne pas confondre plâtre avec résine ou ceinture élastique de pharmacie.

    • L' ACCIDENT DE TRAVAIL. La législation est claire, il existe une présomption d'imputabilité. Dans la cadre d'une lombalgie aiguë, on peut estimer le temps de cicatrisation d'un ligament à 3 semaines ("entorse vertébrale") et donc un maximum de 6 semaines d'imputabilité au titre de l'accident du travail. Tout le reste n'est que état antérieur ou maladie. Le statut d'accidenté du travail est l'un des éléments fondamentaux de passage, surtout lorsqu'il s'agit d'un travail manuel et que l'on sait le reclassement illusoire. La solution existe, elle s'appelle le traitement en urgence des dossiers d'accidentés du travail pour lombalgie aiguë.

    • L'AGE. Le risque est maximum entre 35 et 45 ans. On peut rassurer le patient, le rachis se stabilise en vieillissant : la lombalgie chronique est comme le bon vin, elle s'améliore spontanément avec l'âge. La solution existe : Dans cette tranche d'âge, il faudra avoir recours  à un traitement rapide et efficace type "traitement orthopédique conservateur".

    • L' IMAGERIE MEDICALE. Lorsque l'on demande au patient pourquoi il  consulte, il nous ne répond pas "j'ai une lombalgie", mais "j'ai de l'arthrose lombaire" en tendant un paquet de radiographies. Le compte rendu radiologique a souvent un effet dévastateur. Réalisée pour éliminer une lombalgie symptomatique (1% des lombalgies aiguës), les tentatives d'interprétation du symptôme lombalgie par l'imagerie conduisent dans 99 % des cas à l'échec et de toute façon, on ne traite pas une image radiologique, mais un patient. La solution n'existe pas, le médecin traitant a toujours faux. S'il laisse passer une tumeur du rein, il se ridiculise, si les examens sont négatifs, il favorise le passage à la chronicité.

    • LES TRAITEMENTS ANTALGIQUES. La douleur est un mécanisme naturel de protection du rachis. Prendre un antalgique est comme conduire sans ceinture de sécurité. Ils sont par définition peu efficaces dans la lombalgie chronique, ce qui dramatise la situation et favorise le passage à la chronicité. La solution existe, c'est la kinésithérapie, le contact manuel et verbal  avec le praticien sont des éléments indispensables. Lorsque l'on effectue une étude randomisée de différentes techniques de rééducation : par exemple en lordose, en cyphose et en piscine avec 3 kinésithérapeutes tirés au sort appliquant chacun les 3 méthodes, on constate que les meilleurs résultats ne sont pas liés à la technique, mais au kinésithérapeute : "des mots plutôt que des maux". "Primum non nocere". Ce n'est pas pour rien si le langage populaire confond médicament et drogue.



    Auteur : Dr Jean Claude de Mauroy (Médecine Orthopédique)

    Cette page a été mise à jour pour la dernière fois le : 22 janvier 2016

    "Conflit d’intérêts : l’auteur n’a pas transmis de conflit d’intérêts concernant les données diffusées publiées dans cette page"


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  Le site a été mis à jour pour la dernière fois le 29 août 2019
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